Chapelet tous les mercredi 19H15 – ND de Belleville

Tous les mercredi soir, a lieu la prière du chapelet à 19H15 , en l’église Notre Dame de Belleville

 

Le chapelet est une méditation de la vie du Christ. Tous les papes ont recommandé cette prière, rappelle Guillaume de Menthière, professeur de théologie aux Bernardins, auteur de Marie de Nazareth

A quoi sert la prière répétitive du chapelet ? Et d’abord, de quand date-t-elle ?
G. de M. : On dit qu’elle a été communiquée par la Vierge elle-même à saint Dominique, donc ver le XIIe siècle. Elle se met en place petit à petit et se fixe au XVIe siècle.

Mais les paroles du Je vous salue Marie sont bien tirées de l’Évangile ?

G. de M. : Le Je vous salue Marie, c’est autre chose que le chapelet. Le chapelet tel qu’on le récite encore aujourd’hui est fixé avec saint Pie V, au XVIe siècle

C’est donc ancien ?
G. de M. : Oui, et c’est aussi très recommandé par le magistère. C’est presque une obsession pontificale depuis le XVIe siècle. Il n’y a pas un pape qui n’ait recommandé, et avec force, la prière du rosaire, comme un moyen très bénéfique pour les chrétiens de s’associer aux mystères du Christ.

Il y a une différence entre chapelet et rosaire ?
G. de M. : Oui, le chapelet est une partie du rosaire, le rosaire étant la totalité des mystères à méditer, mystères joyeux, lumineux, douloureux, glorieux. Le chapelet ne médite qu’une série de mystères.

Et pourquoi les papes se sont-ils autant pris d’affection pour cette prière ?
G. de M. : C’est très étonnant. Savez-vous que Léon XIII, le grand pape de la doctrine sociale de l’Église, a écrit pas moins de onze encycliques sur le rosaire ? Sans compter les lettres et les décrets où il insiste pour que le peuple de Dieu reprenne le chapelet en main. Pie XII faisait un usage très courant du chapelet, il recommandait cette prière qu’il appelait « le bréviaire de l’Évangile ». Jean XXIII a consacré sa première encyclique au chapelet. La première audience générale de Paul VI, le lendemain de son élection, est consacrée au chapelet. Ne parlons même pas de Jean-Paul II !

Et le pape François ?
G. de M. : Il en parle aussi beaucoup. Il dit que la prière est un combat, et que ce qui peut nous aider dans ce combat, c’est l’arme du rosaire. Il y a dans la prière du rosaire un exercice d’endurance et de persévérance qui nous rend forts, contre notre ennemi à tous qui est le diable lui-même. Car le combat dont il est question, c’est le combat spirituel.

Pourtant c’est une prière répétitive, sur laquelle on peut s’endormir, non ?
G. de M. :Justement, c’est en cela qu’elle porte du fruit. Jean-Paul II, dans son document Rosarium Virginis Mariae, une lettre apostolique qui date de 2002, souligne que c’est une prière très adaptée à la nature humaine, parce que nous avons besoin de répétition. Il dit très justement que de nos jours on va chercher dans des techniques de méditation orientales, dans le bouddhisme, dans l’hindouisme, des techniques très avancées qui jouent toujours elles aussi sur le modèle de la répétition, de la mémoire, de l’invocation, qui est très adapté à la nature humaine.

Qu’est-ce qu’on peut recommander à ceux qui n’ont jamais pu réciter un chapelet ou un rosaire ?
G. de M. : On peut leur conseiller d’abord de lire cette lettre de Jean-Paul II, qui explique très bien ce que c’est. Il commence par dire que la prière du chapelet est une prière christologique, c’est-à-dire qu’elle a pour but de nous faire méditer les mystères du Christ et de nous faire entrer en communion avec ces mystères. Pie XII disait ces mots magnifiques : « Le chapelet, c’est le sacrifice du soir », la messe étant le sacrifice du matin, car à l’époque on disait la messe le matin. Certes, le rosaire n’est pas à mettre sur le même plan que l’eucharistie.

Combien de temps dure un rosaire ?
G. de M. : On dit un chapelet en vingt minutes environ, il faut donc compter une heure et demi environ pour un rosaire.

Donc il faut se lancer, le pratiquer, et si l’on s’endort au milieu, ce n’est pas grave ?
G. de M. : Ce n’est jamais grave. Thérèse de Lisieux a confessé qu’elle a toujours eu beaucoup de mal, tout au long de sa vie de religieuse, avec le chapelet, et elle disait que durant son oraison, deux heures par jour au Carmel, elle dormait la plupart du temps. Et elle en plaisantait, en disant : « Je ne m’en soucie pas, car je pense que les parents aiment autant leurs petits enfants quand ils dorment dans leurs bras que quand ils bredouillent à leurs côtés. » Il faut la simplicité et l’humilité d’une petite Thérèse pour pouvoir dire des choses comme ça ! Cela dit, le chapelet n’est pas un anesthésiant, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est recommandé de dormir au milieu. Le chapelet est fait pour porter sur le Christ le regard plein d’amour et de tendresse de la Vierge Marie. C’est à l’école de Marie que l’on entre le mieux dans le mystère du Christ.

Le chapelet n’est pas exclusif d’autres formes de prière ?
G. de M. : Bien sûr que non. C’est une forme de prière très approuvée par l’Église, et qui a fait ses preuves.

Quelles sont ces preuves ? Quels fruits porte-t-elle ? Résister à la tentation du mal, dites-vous, et puis ?
G. de M. : Le bienheureux Bartolo Longo (1841-1926), un grand apôtre du rosaire, a bâti la ville nouvelle de Pompéi à la force du chapelet. Le chapelet était la prière préférée de Jean-Paul II, et il est devenu le symbole de son pontificat. On sait les fruits qu’il a portés dans sa vie. On pourrait multiplier les exemples des apôtres du rosaire, comme Maximilien Kolbe également. Le rosaire leur a permis d’avoir constamment à l’esprit les mystères du Christ. Moi qui vis à Paris, j’ai bien des occasions d’agacement, dans le métro, dans la bousculade, en attendant dans une administration… Il n’y a prendre son chapelet !

Vous l’avez sur vous, en ce moment ?
G. de M. : Bien sûr. Plutôt que de s’énerver, il vaut mieux prendre son chapelet, penser à Jésus présenté au Temple, contempler Marie, Joseph, les colombes, en répétant à Marie les mots qui sont pour l’essentiel issus de l’Écriture.

On peut rajouter des prières personnelles, des intentions ?
G. de M. : J’aime me référer à Jean-Paul II qui invite à la sobriété. Le Notre Père ouvre la récitation des dix Je vous salue Marie, pendant lesquels on médite un mystère de la foi, et l’on termine par un Gloria. Beaucoup rajoutent de petites prières personnelles, et je n’y vois aucun inconvénient dans la prière privée, mais je crois que dans la prière publique il faut s’en tenir à beaucoup de simplicité, même si le pape dit qu’on peut ajouter ce qu’il appelle des « clausules », pour mieux entrer dans le mystère, comme par exemple quand on médite la résurrection du Christ, on peut dire « Et Jésus, le fruit de tes entrailles, qui est ressuscité d’entre les morts, est béni ».

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